Le désert du Thar, Pushkar et le fort d’Amber à Jaipur
L’INDE DU NORD – LE RAJASTHAN
DEUXIÈME PARTIE
La région du désert du Thar
Nous avions terminé l’article précédent à Jaisalmer où nous avions eu l’occasion de faire une agréable promenade matinale (cliquez ici pour lire la partie 1) . Celle-ci nous avait permis de parler avec quelques Indiens d’une grande gentillesse. La barrière de la langue n’avait pas été un problème, car ils parlent tous l’anglais et on trouve, suivant les régions, de nombreuses personnes qui parlent même le français (comme dans l’ancienne colonie française de Pondichéry dans le sud-est). Après cette petite heure de marche, il a bien fallu prendre notre bus afin de nous rendre à Jodhpur.
Quelle belle après-midi, avec cette sortie programmée en 4X4 pour visiter les villages Bishnois. Nous avons pu assister à leur quotidien et avons même visité trois maisons privées. C’est un moment idéal pour prendre connaissance de leurs « coutumes écologiques ». Avant de terminer la journée avec notre 4×4 dans les magnifiques dunes de sable de la région, les sages du village avaient organisé pour notre groupe, une cérémonie religieuse d’opium.
Tout en prenant un apéro bien allongé sur le sable, nous avons assisté à un spectacle de danses traditionnelles des tribus Mangayar. Un moment agréable pour vous bercer paisiblement dans un cadre magnifique au milieu d’un monde mystique. Juste de quoi passer une nuit des plus paisibles, dans des tentes bien aménagées, pourvues de tout le confort nécessaire et sans air conditionné !
La ville bleue du Rajasthan : Jodhpur
Départ matinal pour Jodhpur communément appelée « la ville bleue » en raison du revêtement de la plupart de ses maisons. Le bleu était, traditionnellement, la couleur des brahmanes (membre d’une des quatre castes de l’hindouisme, regroupant principalement les sacrificateurs, les hommes de loi, les prêtres et les professeurs). Aujourd’hui, cette couleur est utilisée par tout le monde, car elle offre les avantages de repousser les insectes et de protéger de la chaleur ! D’ailleurs, Jodhpur est également appelée la « Cité du soleil », car celui-ci brille tout au long de l’année. (C’est un peu comme la ville de Chefchaouen au Maroc, dont vous trouverez notre article en cliquant ici).
La ville se situe en plein cœur du désert et elle est blottie au pied d’une énorme et incroyable forteresse de grès rouge sombre : le magnifique Fort de Mehrangarh. Ce fort surplombe la ville de plus de 120 mètres et il a usé les forces de nombreux conquérants durant des siècles. La ville bleue apparaît comme une réconfortante oasis au voyageur qui vient de traverser le désert du Thar. La vieille ville est entourée par un mur d’enceinte percé de sept portes. Il fut érigé vers le milieu du XVIe siècle sur un périmètre de près de 10 km, qui la protège également du sable.
Nous avons visité la ville et le somptueux Fort de Mehrangarh, du nom de son propriétaire actuel, le maharadjah de Jodhpur. Il est construit sur une colline surplombant la ville et s’ouvre grâce à une succession de portes monumentales. Sur l’une des portes de fer, on découvre les empreintes de mains des veuves du maharadjah Man Singh, qui s’immolèrent sur son bûcher funéraire en 1843.
Lors de ma promenade, j’ai pu découvrir de nombreuses cours intérieures entourées de palais aux façades sculptées. J’ai pu visiter le Musée du Fort qui renferme des palanquins, des nacelles servant à se déplacer en éléphant, des armes, des sabres, des poignards et de petits canons. De nombreuses salles contiennent des collections de miniatures (Umaid Mahal). Ma salle préférée est la salle « Takhat Mahal », car elle est entièrement décorée de miroirs, de peintures et de magnifiques boules de verre coloré qui sont suspendues au plafond. La salle « Jankhi Mahal » contient quant à elle, une étonnante collection de berceaux royaux.
Évidemment, j’ai terminé ma visite en haut des remparts, défendus par d’impressionnants canons. La vue sur la « ville bleue » est fabuleuse, éblouissante. Je n’ai pas vraiment de mots pour décrire tous ces sentiments tellement le lieu est admirable. J’ai pu apercevoir, au loin, le palais Umaid Bhawan qui est réputé pour être l’une des plus grandes résidences privées au monde, rien que ça !
Avant de rentrer à l’hôtel, rien de tel qu’une petite promenade dans la ville où les femmes qui sont toutes vêtues de saris colorés sont à elles seules un spectacle permanent.
Pèlerinage à Pushkar !
Fort fréquentée dans les années 70 par les hippies, cette ville est sacrée pour les Hindous et reste pour eux un lieu de pèlerinage majeur. C’est dans cette ville de Pushkar, que selon une légende, un cygne fut envoyé par les dieux pour laisser tomber de son bec un lotus à l’endroit précis où Brahma (dieu créateur de l’hindouisme et premier membre de la trinité des déités hindoues) devait procéder à son rituel Yajna (rituel majeur pour chercher à prendre une place parmi les forces de la nature). Le cygne lâcha le lotus et trois pétales formèrent trois lacs.
Pushkar, c’est surtout une ville merveilleuse et paisible qui se réveille pendant la pleine lune de novembre lors de la plus grande foire aux chameaux du monde (en réalité des dromadaires) et qui attire des milliers de villageois et des tas de touristes. Ce spectacle mystique, quasi-biblique, est le plus grandiose de cette région d’Inde, qu’est le Rajasthan.
Il est vraiment impensable de manquer la visite des temples de cette ville, dont celui situé à l’extrémité du lac qui est le seul sanctuaire indien dédié à Brahma. Il est de taille modeste et se trouve au sommet d’un escalier en marbre blanc.
Cependant, il n’est pas le seul temple de Pushkar ! En effet, la ville compte plus de 400 temples et deux d’entre eux, bâtis sur des collines opposées dominent la ville. L’un est dédié à Saravati, l’épouse de Brahma et l’autre à Gayatri, sa rivale. J’ai fait une bonne heure de marche et j’ai eu droit à une très belle vue de la ville.
Après cela, nous sommes partis pour rejoindre Jaipur où nous avons assistés, en soirée, à un spectacle traditionnel de danses rajasthani.
Le colossal Fort d’Amber à Jaipur
Afin d’éviter les files, notre guide Nakul avait prévu un départ aux aurores. J’attendais cet instant inédit depuis ma première lecture du programme. Jaipur est sans aucun doute l’un des moments fort d’un voyage au Rajasthan. La magnificence des palais témoigne de la puissance qu’atteignirent les princes rajpoutes qui quittèrent la forteresse d’Amber pour les palais de la ville. Entourée de colline et de roches accidentées, c’est, à mon sens, l’une des villes indiennes les plus pittoresques et colorées.
Le fort d’Amber domine la ville et il fut la résidence de nombreux maharajas Rajput. À l’époque des Moghols (ne pas confondre avec Mongoles !), la région était toujours prête à faire la guerre. En découvrant les forts de défenses qui entourent le lieu, on peut facilement imaginer la puissance des fondateurs.
Fait-il utiliser les éléphants ?
Là, nous avons été confrontés à une situation particulièrement délicate ! La montée sur les remparts vers l’entrée du fort se fait à dos d’éléphants ou en 4X4.
Pas question de jouer les moralisateurs !
Mais simplement d’émettre un avis et ouvrir le débat …
Les cornacs expliquent que les éléphants sont bien traités, qu’ils ne travaillent que quelques heures par jour et que c’est nécessaire pour l’animal, mais aussi pour eux puisqu’ils vivent de cette activité. Malheureusement, des rapports qui semblent sérieux, circulent et pointent de nombreuses maltraitances animales. Les éléphants porteraient régulièrement des charges trop lourdes et certains animaux présenteraient des signes de détresses psychologiques ainsi que des blessures,… Les autorités locales sembleraient trop laxistes face à cette situation.
Le côté traditionnel, ancestral et folklorique pose réellement question. Face à un patrimoine culturel, aussi impressionnant, ne serait-il pas possible d’utiliser les éléphants d’une manière plus respectueuse et en adéquation avec le bien-être animal ? Même si l’expérience de grimper sur ce fort à dos d’éléphant peut éveiller un sentiment d’aventure (ou autre), nous pensons qu’il est réellement préférable de l’éviter. Seul un boycott de cette activité (sous cette forme), permettra d’améliorer les choses. Mais attention, n’oubliez pas que les éléphants sont également utilisés dans les bois et les champs pour un travail encore plus contraignant et que le tourisme peut aider à préserver ces animaux (les exemples sont nombreux en Asie).
Dans le même ordre d’idée, on pourrait se poser la question de savoir s’il est respectable de se faire promener sur un rickshaw, tiré par un homme de 55 kilos à pieds nus ? Quand on sait que c’est le seul moyen de subsistance de milliers de personnes, est-ce de l’indécence ? Où est-ce une forme de « bienveillance » qui permet à ces gens de ne pas mendier ?… Rien n’est tout noir ou tout blanc !
Vous l’avez compris, l’Inde bouleverse de nombreux sentiments.
Eric Dubois
Fin de la deuxième partie…A suivre: De Jaipur à Agra: à la rencontre de l’amour éternel
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