Top

Croisière d’expédition en arctique

Embarquement pour la croisière en arctique à Longyearbyen

Ainsi, c’est à l’aéroport d’Oslo que commence notre aventure Arctique avec un vol à destination de Longyearbyen. L’équipe de Quark Expeditions nous y attend. Après un court transfert, me voici bientôt à bord de l’Ocean Adventurer. Ce petit navire d’expédition de 132 passagers sera donc notre base d’exploration pour notre croisière de 8 jours !
Notre croisière « Introduction au Spitzberg : Fjords, Glaciers et Safari polaire » va nous mener à la découverte du Spitzberg. La plus grande île des Svalbard, un archipel arctique sous souveraineté norvégienne. Hormis la petite ville de Longyearbyen, l’environnement demeure complètement sauvage. Cette région et riche en faune malgré la rudesse des conditions climatiques. Le voyage se déroule en été et il ne fait pas aussi froid que l’on pourrait l’imaginer. La température oscille en moyenne entre 0 et 5 degrés.

Dans ma cabine, se trouvent une parka jaune « Quark Expeditions », ainsi qu’une paire de bottes étanches pour les excursions. Me voici bien équipée !


Je fais également connaissance avec l’équipe d’expédition qui va nous guider tout au long de cette croisière en arctique.

Le chef d’expédition Woody, ainsi qu’une vingtaine de guides naturalistes experts composent l’équipage: biologiste marin, ornithologue, glaciologue, historien, photographe… à chacun sa spécialité.

Le concept de la « croisière d’expédition » recèle une part d’inattendu qui fait tout son attrait. Chaque voyage est donc unique. Cela étant, la route sera toujours tracée en fonction de la météo et des opportunités d’observation de la faune sauvage. En moyenne deux excursions quotidiennes sont prévues. Un véritable safari polaire durant lequel on espère apercevoir le seigneur de l’Arctique… l’ours polaire !

Voici l’itinéraire que nous avons réalisé en Juillet 2019 :

Jour 2 – Macareux et premier ours polaire de la croisière

Premier réveil à bord ! Un coup d’œil à la fenêtre et j’aperçois déjà des glaciers, pas de doute cette fois nous sommes en Arctique. Après un copieux petit déjeuner, il est déjà temps de se préparer pour notre première excursion : une croisière en zodiac dans la baie du glacier du 14 Juillet, nommé ainsi selon la fête nationale française. Les falaises y abritent de nombreux oiseaux, dont les macareux.

Peu après le déjeuner, une annonce nous invite à rejoindre les ponts d’observation.

En fait, un premier ours polaire vient d’être aperçu près du glacier Lilliehöök au nord du Spitzberg .

Le capitaine approche alors tout doucement le navire et petit à petit nous commençons à distinguer la silhouette de l’ours sur la glace.

à vrai dire, une vision absolument magique !

L’après-midi, je décide de tester une des activités optionnelles proposées à bord : l’excursion en kayak.

Deux par deux à bord de nos kayaks pneumatiques, nous pagayons près du glacier sous l’œil de notre guide Tara.

Le bruit du crépitement de l’eau glacée est impressionnant !

De retour à bord, réunion générale dans le lounge pour le débriefing quotidien, durant lequel les guides nous apportent un éclairage scientifique sur les faits marquants de la journée.

Ce soir, c’est la spécialiste des mammifères marins, Annie, qui nous en dit plus sur l’ours polaire et ses habitudes alimentaires.
Après le cocktail de bienvenue du capitaine et un excellent diner, je pense que le temps est venu pour regagner nos cabines pour un repos bien mérité après une première journée bien remplie !

Jour 3 – Sur la trace des pionniers du Spitzberg

J’ai désormais pris mes marques à bord du bateau. Comme chaque matin, l’annonce du chef d’expédition nous réveille et nous informe des conditions météo et du programme du jour. Après le petit déjeuner, nous partons nous équiper pour la première excursion du jour, une croisière en zodiac près de l’île de Blomstrandøya.

L’après-midi nous débarquons à New London, où nous allons en apprendre plus sur le passé du Spitzberg. En effet, le lieu abrite les vestiges de la Northern Exploration Company, qui tenta d’y extraire du marbre entre 1910 et 1920. Après d’importants investissements engagés, la compagnie se rendit finalement compte que la roche était de mauvaise qualité et abandonna le Spitzberg en laissant derrière elle tout son matériel.

Outre son intérêt historique et géologique, New London est également le lieu parfait pour une randonnée dans des paysages grandioses du Spitzberg.

Nous y observons de nombreux oiseaux, ainsi que des fleurs étonnamment colorées.

Jour 4 – Toujours plus au nord

Cap au Nord ! Aujourd’hui nous nous aventurons au-delà du point le plus septentrional de l’archipel jusqu’à la latitude 80°37, soit seulement 10 degrés du Pôle Nord. Observer depuis le pont la progression du navire à travers la banquise est un vrai spectacle ! Loin d’être monotone, ce paysage de glace offre un éventail de couleurs bleutées et de formes géométriques. Nous restons également toujours à l’affut des ours polaires, et en apercevons plusieurs à la jumelle.

Jour 5 – Alkefjellet, le Royaume des oiseaux (et des renards !)

Notre bateau a pris, durant la nuit, la direction de l’Ouest pour nous réveiller près du site exceptionnel d’Alkefjellet que nous partons explorer en zodiac. La sombre silhouette des falaises de près de 100 mètres de haut se dessine à l’horizon. Celles-ci sont un site de nidification pour 60 000 couples de Guillemots de Brünnich. La vision est étourdissante, un vrai Manhattan pour oiseaux !

Une telle profusion attire forcément les prédateurs… et c’est une formidable opportunité d’observer un renard de l’Arctique à la recherche d’œufs.
Le renard est blanc en hiver, mais en été il change de fourrure pour mieux se fondre dans le paysage. D’ailleurs, les étonnantes capacités de camouflage des animaux de la région m’impressionnent réellement. Il faut parfois l’œil expert des guides afin de nous aider à les repérer.

Nous consacrons l’après-midi à une croisière en zodiac dans le détroit d’Hinlopen, qui sépare le Spitzberg de la seconde plus grande île de l’archipel des Svalbard, Nordaustlandet. Nous y croisons notamment une baleine de Minke, aussi appelée petit rorqual, qui remonte à la surface tout près du groupe des kayakistes.

Après le dîner, nous pouvons profiter d’une des conférences informelles données au bar par les guides d’expédition du Spitzberg, ou bien des jacuzzis extérieurs sous le soleil de minuit.

Jour 6 – Une journée riche en émotions

La glace étant encore trop présente en cette mi-juillet pour réaliser la circumnavigation du Spitzberg. Notre croisière refait cap vers l’Ouest afin d’observer l’impressionnant Glacier de Monaco dans le fjord Liefdefjorden. Celui-ci fut cartographié lors d’une expédition en 1906/1907 menée par le Prince Albert Ier de Monaco. Les mouettes tridactyles et les sternes arctiques s’y trouvent en nombre, attirées par l’abondant plancton.


Une fois revenue à bord du bateau, je me prépare pour le traditionnel plongeon polaire.

Les passagers qui le souhaitent, peuvent plonger pour quelques secondes dans l’eau à 2 degrés.

Un rite de passage assez…revigorant !

L’après-midi nous débarquons pour une randonnée sur le site de Texas Bar, ainsi nommé selon une hutte du même nom, construite en 1927 par le célèbre chasseur norvégien Hilmar Nois. Répartis en plusieurs groupes selon notre vitesse de marche, nous parcourons ce paysage de toundra où nous identifions plusieurs espèces de la flore locale telle que la silène acaule ou la pedicularis dasyantha. Une jolie cascade s’écoule d’un bruit mélodieux.

Une soirée spéciale nous attend à bord : le barbecue polaire. Quelle expérience incroyable de diner à l’extérieur sur le pont, entourés d’un paysage grandiose !

Nous ne le savions pas encore mais le meilleur restait à venir lors de cette journée interminable ! Tour à tour, nous repérions une maman morse et son bébé perchés sur un bloc de glace, puis une baleine bleue. Nous observions le souffle de celle-ci jaillir proche du navire, suivi à chaque fois d’une nuée d’oiseaux.

Alors que nous regagnions nos cabines pour la nuit, une annonce retentit vers 11 heures : une famille d’ours polaires a été repérée sur le rivage et nous allons tenter une nouvelle sortie en zodiacs pour les approcher. Pas une seconde à perdre, j’enfile ma parka !
Le spectacle qui nous attend en vaut réellement la peine. Une ourse femelle et ses deux petits se repaissent des restes d’une carcasse de baleine. Ils sont à terre, nous sur l’eau, et nous restons silencieux pour ne pas les déranger. Jamais nous ne les avions encore approchés de si près ! Nous les observons un long moment, avant de finalement rentrer nous coucher, la tête pleine de souvenirs.

Jour 7 – Les morses de Smeerenburg

Ce matin, nous allons à la rencontre d’un autre animal emblématique de l’Arctique : le morse. Cet impressionnant mammifère marin, reconnaissable à ses défenses, pèse plus d’une tonne et se nourrit principalement de mollusques.
Une importante colonie se trouve dans le fjord Smeerenburg qui recèle également une importance historique. Ce site a abrité dès le milieu du 17ème siècle une station de baleiniers hollandais, dont on peut observer les vestiges. C’est aussi près de Smeerenburg que le Suédois Salomon Andrée tenta à deux reprise d’atteindre le Pôle Nord en 1896 et 1897 avant que l’expédition ne connaisse une fin tragique.

L’après-midi nous partons sillonner en zodiac les eaux du Fuglefjord «le fjord des oiseaux ». Il est nommé ainsi en raison des colonies de mergules nains qui y nichent. Nous nous approchons également du glacier Svitjodbreen, que nous voyons vêler à plusieurs reprises, avec ce bruit si caractéristique.

En soirée une vente aux enchères est organisée à bord, dont les fonds seront reversés à l’association Polar Bears International. On peut notamment y remporter de prendre les commandes du navire pendant 30 minutes le jour suivant, sous la supervision du capitaine.

Jour 8 – Randonnée dans la toundra et dernier ours

Pour notre dernière journée complète à bord, nous débarquons en matinée pour une marche à Snatcherpynten. Une maison abandonnée se dessine dans la brume. Elle fut construite en 1904 par le consul norvégien Johannes Gjaeve comme lieu de villégiature estivale. Je m’assois sur la plage et savoure une dernière fois cette sensation apaisante d’être loin de tout. Un peu plus loin, notre guide Wayne découvre des os de baleines fossilisés. Plus loin nous observons des rennes dans la toundra.

L’après-midi, après une exploration en zodiac de la zone de Midterhukfjellet, un dernier ours fait son apparition près du bateau. En effet, l’ours polaire est également un excellent nageur ! Nous voyons juste sa tête dépasser de l’eau. Sans doute, comme pour nous saluer alors que la fin du voyage est déjà proche…

Il est temps en effet de se dire « au revoir » lors d’une soirée d’adieu. C’est le moment de découvrir le diaporama réalisé par Kyle, le photographe de l’expédition. Nous revivons tous les temps forts de la croisière… que le temps est passé vite !

Jour 9 – Longyearbyen

Ce matin, nous sommes de retour à notre port de départ et quittons à regret l’Ocean Adventurer. Avant de prendre un vol retour pour Oslo, il nous reste du temps pour explorer Longyearbyen. Je profite de l’opportunité pour visiter le musée du Svalbard. C’est une bonne manière d’en apprendre plus sur la ville la plus au Nord du monde. Les mines de charbon qui ont longtemps fait vivre cette communauté sont désormais fermées. Le tourisme et la recherche scientifique y sont désormais les principaux secteurs d’activité.
La vie dans cette petite bourgade de 2000 habitants (le Svalbard compte 3000 ours polaires) est pour le moins étrange. Les rues n’y portent pas de nom. En été il fait jour 24 heures sur 24 pendant quatre mois. Et à l’inverse Longyearbyen est plongée l’hiver dans une nuit continue.

Il est interdit de s’aventurer hors des limites de la ville sans être accompagné d’un garde armé.

Et saviez-vous que les habitants doivent toujours laisser les portes de leurs maisons ouvertes ? Pour venir en aide (refuge) aux gens poursuivis par un ours !

C’est ici que s’achève notre épopée, place au retour à la civilisation. Mais mon esprit restera encore longtemps en Arctique. Je reviens avec l’envie d’en apprendre plus sur cette région, sa faune, son histoire… et de contribuer à sa protection pour que les générations à venir puissent continuer à découvrir sa beauté.

Vu l’absence de site internet francophone, contactez votre agence de voyages (en Belgique) qui répondra à toutes vos questions !

Laurence D.

Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux:

Commentaires

  • Aurore

    15 juin 2020

    Oh waw! C’est magnifique! Moi qui suis frileuse, je n’aurais jamais pensé être intéressée par un tel voyage ! Et pourtant, ce qui m’en a donné l’envie (outre cet article) c’est un anime japonais « A place further than the universe » qui m’a laissée pleine d’émotions et avec une envie folle de braver ces froids polaires !

  • Marianne

    11 mars 2020

    Et pour les moins aventureux, il est même possible de découvrir le Spitzberg en prolongation d’une croisière classique dans les fjords de Norvège au départ de Zeebruges . En arrivant à cette escale, on se sent ré-oxigéné tellement l’air y est pur !

  • Florence

    23 novembre 2019

    Magique ! Sur ma ‘to do list’ ! Dans quelques années j’espère !

    • Stéphan

      23 novembre 2019

      Ha, ça c’est du voyage ! 😉

  • 17 octobre 2019

    Теперь буду знать / Maintenant je vais savoir

  • Warenghien Curtis

    27 septembre 2019

    Quelle beauté ! Sans mots , ca me donne envie d’aller « re »voir ce genre de paysages ! Merci

  • Chaumont

    26 septembre 2019

    Bravo pour ce reportage captivant qui donne envie de vivre ce grand safari polaire
    Morgane C

  • Ignace

    25 septembre 2019

    Merci pour ce magnifique reportage!
    Alors, quand est ce que l’on réserve? 👌

  • Quentin Doignie

    25 septembre 2019

    Ça donne vraiment envie de participer à une telle expédition !

    • Stéphan

      26 septembre 2019

      Merci pour ce commentaire Quentin 🙂

  • Julien Haid

    25 septembre 2019

    Eh dire que toutes ces merveilles pourraient disparaître ! Bravo pour l’article, on s’y croirait vraiment… Espérons que raconter une si belle épopée permettra aux gens de prendre conscience qu’il faut préserver tout ça .

    • Stéphan

      26 septembre 2019

      Merci pour ce commentaire, c’est tellement vrai ! …

Sorry, the comment form is closed at this time.